Beltaine : la fête païenne symbolisant le renouveau printanier

Les fête païennes sont des fêtes qui suivent les cycles lunaires, solaires et les grands travaux de récoltes. Beltaine est le nom celtique d’une des 8 fêtes païennes celtiques les plus importantes de l’année. Elle se déroule lors de la première pleine lune de mai c’est-à-dire entre le 30 avril et le 1er mai. Dans le calendrier celte elle se situe entre Ostara et Midsummer, respectivement l’équinoxe de printemps et le solstice d’été.

Qu’est-ce que Beltaine ?

Dans Histoire de l’Irlande Geoffrey Keating [1]nous explique que selon lui :

c’est à la fête de Beltaine que se tenait la foire où l’on avait coutume d’échanger biens, marchandises et trésors. Ils y faisaient aussi des sacrifices au grand dieu qu’ils adoraient et qui se nommait Bel. C’était une coutume de dresser en l’honneur de Bel, dans chaque canton d’Irlande, deux feux entre lesquels on poussait les bêtes malades de chaque espèce pour les guérir et les préserver pendant l’année

C’est ce jour que le dieu Belenos, aussi appelé Bel, protecteur des récoltes et des troupeaux, dieu solaire, bienveillant et guérisseur est célébré. On le voit dans l’étymologie même de Bel-taine qui signifie littéralement “feu de Bel”.
Dans la mythologie celtique, Beltaine est l’époque où les dieux abordèrent sur le sol d’Irlande et brûlèrent leurs vaisseaux pour ne pas être tentés de retourner en arrière.

Cette fête marque le début de la saison estivale. C’est une fête de renouveau et de fondation, de la fécondité et de la création. C’est aussi l’ouverture de la saison des amours, des jeux sexuels. Elles étaient symboles de l’union des polarités masculines et féminines et signes de fertilité et d’abondance. Dans le calendrier agraire, Beltaine est le temps où l’on sort les troupeaux pour les mener aux pâturages, et où l’on entreprend les travaux des champs.

De nombreux rites et traditions populaires sont attachés à cette période de l’année.

Les rituels de Beltaine

Comme Beltane est la fête du feu, les druides allument alors de grands feux, récitent des incantations magiques et font passer les troupeaux et leurs propriétaires entre les feux pour les purifier et les protéger pour le nouveau cycle à venir. C’était également pour la protection du village contre les maladies et les catastrophes naturelles.

À faire à plusieurs :
Les couleurs printanières sont légion. Le plus souvent les femmes confectionnent de couronnes de fleurs pour les porter dans leurs cheveux. Chacun devra apporter apporte un ruban de 6 mètres de long, et de 2,5 cm de large, de la couleur de votre choix (printanière toujours). Les couleurs peuvent également signifier un type d’incantation particulière. Au lieu de dresser et utiliser un autel, il faut partir à la recherche d’un Mât de Mai. C’est une branche droite ou un petit arbre tombé d’environ 5 à 6 mètres à planter au centre du cercle dessiné au sol. Les personnes dont les objectifs magiques demandent d’être actifs devront aller chercher le mât ; ceux faisant un travail introspectif devront rester et creuser le trou. Creusez un trou assez profond pour y planter le Mât. Attachez les rubans au sommet du mât et décorez-le de fleurs puis déposez-le avec précaution dans le cercle.
Chacun doit trouver son ruban puis se mettre dos à dos avec un partenaire. Tous encerclent le Mât de Mai, et doivent s’éloigner le plus loin possible de telle sorte que le ruban est tendu.
Ensuite, une personne sur deux tourne dans le sens des aiguilles d’une montre et dans l’autre sens inverse. Tout le monde se met à tourner dans son sens respectif en alternant le passage du ruban par dessus et par dessous la tête de la personne qui arrive en face de soi. De cette manière les rubans se nouent au fur et à mesure que les gens tournent jusqu’à ce qu’il n’y ait plus assez de longueur pour tourner.

À faire seul :

On peut allumer un feu dehors ou dans la cheminée et se relier à l’Esprit du Feu avec un tambour pour lui demander de purifier et de régénérer sa personne.

On peut également écrire sur des petits bouts de papiers ce qu’on veut lâcher, ce dont on n’a plus besoin et les donner au feu pour transformation.

Ce moment est un changement de rythme de vie. Il s’agit de passer du rythme hivernal tourné vers l’introspection et pour aller vers le rythme estival tourné vers l’action extérieur, la manifestation de ses désirs.

Beltaine pratiqué aujourd’hui

Beltaine est encore fêté aujourd’hui, notamment à Édimbourg lors du Beltane Fire Festival qui se tient chaque année le 30 avril sur Calton Hill. En Touraine (une des anciennes provinces de France associée à l’empire Plantagenêt), l’association Les Feux de Beltaine organise chaque année un éco-festival costumé en l’honneur de cette fête.

Dans les sphères privées les fêtes païennes sont de plus en plus présentes après un certain déclin du à l’hégémonie chrétienne. Beltaine est présent sur les réseaux sociaux tel que Instagram avec le compte les_sabbats qui partage tout au long de l’année les pratiques, les décorations et recettes de chacun.e.s à chaque cérémonie. C’est d’ailleurs de ce compte que vienne les images d’illustration.

Il existe également des chaînes Youtube qui traitent de ces fêtes en partageant et expliquant comment elles sont conduites : Hearthwitch, The Witch Of Wonderlust ou encore Le sorcier de la pluie pour n’en citer que quelques-un.e.s

En 2019 à Glastonbury Beltaine a même été célébré dans la ville :

Beltaine fait partie de ces fêtes archaïques qui ont eu une importance notable dans l’organisation annuelle des peuples les pratiquant. Après avoir été balayé par le christianisme, ces pratiques et ces croyances reviennent dans notre monde contemporain sans honte.