Travailler sur l’enseignement du breton pour mon mémoire m’a donné envie de creuser un peu plus sur les lois concernant les langues régionales. C’est donc un article sur les lois et les langues régionales que je vous propose de lire ici.
“Chaque élève doit être capable de communiquer dans au moins deux langues vivantes à la fin de l’enseignement secondaire.”
En allant sur le site du Ministère de l’éducation nationale et de la jeunesse puis en cliquant sur l’onglet indiquant “Les langues vivantes étrangères et régionales”, voici les premiers mots que l’on peut lire
“Chaque élève doit être capable de communiquer dans au moins deux langues vivantes à la fin de l’enseignement secondaire”.
Il n’y a pas de distinctions faites entre les langues régionales comme le breton ou encore le corse et l’anglais et l’espagnol. En continuant la lecture du site internet, on peut voir une image s’intitulant “faire progresser tous les élèves en langues étrangères”. Les drapeaux présents des langues vivantes et étrangères sont ceux des langues les plus communes telles que l’anglais, l’espagnol ou bien l’allemand. Cependant aucun drapeau des régions possédants une langue à part entière comme le breton n’est représenté. On peut alors se demander si les langues régionales sont reconnues au même niveau que les langues étrangères plus répandues.
Et les langues régionales ?
Il faut attendre le niveau collège pour voir une première mention des langues régionales. Il est écrit
“En classe de sixième, une deuxième langue vivante étrangère, ou régionale, peut être proposée”,
le volume horaire pour l’enseignement des deux langues peut aller jusqu’à 6 heures par semaine. Un enseignement de langues et cultures régionales peut être proposé en plus par les collèges allant jusqu’à 2 heures par semaine. Les langues régionales tout comme les langues vivantes étrangères doivent être pratiquées à l’oral. Pour finir, les langues régionales peuvent être présentées au titre des épreuves obligatoires de LV1, LV2 et LV3 au baccalauréat. C’est intéressant de voir la mention de collège et second degré tandis que dans la réalité, il y plus d’écoles maternelles et primaire proposant une filière en bilingue breton que de collège et lycée. 18.000 élèves sont scolarisés en filière bilingue dans des écoles publiques, privés ou immersives contre 12.000 élèves pour le collège et lycée (chiffres pour l’année 219/2020)
L’office public de la langue bretonne
Ce site est très utile pour trouver toutes informations relatives à la langue bretonne et notamment sur l’enseignement de la langue. J’ai pu y trouver un document AJOUTER LE LIEN VERS LE DOCUMENT
relatant toutes les lois concernant de près ou de loin à l’enseignement des langues régionales et donc plus précisément de la langue bretonne. Grâce à ce document on a plus de précision sur l’enseignement du breton en primaire avec notamment un taux horaire précis qui équivaut à 1h30 hebdomadaire. Le prochain paragraphe va cibler la loi Molac car c’est la dernière loi qui a été passée concernant les langues régionales.
La loi Molac
La loi Molac date du 21 mai 2021 est une loi à double objectifs. Les objectifs sont de protéger et promouvoir le patrimoine immatériel et la diversité culturelle. Dans notre cas les langues régionales sont mises en avant avec la loi Molac. L’objectif premier est donc la protection patrimoniale des langues régionales et leur promotion. L’accent est mis sur les langues régionales comme on peut le voir dans l’article 1 où sont ajoutés les mots
“et du patrimoine linguistique, constitué de la langue française et des langues régionales”.
Cet article fait aussi mention de l’enseignement, la diffusion et la promotion de ces langues. Dans l’article 10 il est dit que le gouvernement remet chaque année au parlement un rapport concernant les enfants dont les familles ont demandé un accueil dans une école (maternelle ou primaire) en langue régionale au plus proche de leur domicile. Les écoles ont obligation de proposer aux familles demandent une option en langue régionale un choix au plus proche de leur domicile. La signalétique bilingue est également reconnue dans la loi et promue. La loi Molac propose deux types d’enseignement, un enseignement bilingue et un enseignement à raison de quelques heures par semaine. L’enseignement immersif (lorsque les premières années d’enseignement se font uniquement dans la langue régionale) mais n’a pas été acceptée car jugée contraire à l’article 2 de la Constitution française. Pour citer l’article “La langue de la République est le français” ce qui est donc en opposition avec l’enseignement en immersion. Cette loi semble être une véritable aide et un espoir contre la disparition des langues régionales.
Mais en réalité ?
Malgré cette loi, on peut régulièrement voir dans la presse locale tel que le Télégramme ou Ouest-France des articles concernant l’enseignement du breton. Ces articles ne sont pas positifs mais au contraire ils sont alarmants et alertent sur le manque de moyen mis en place pour l’enseignement de la langue bretonne. Le 30 janvier 2023, des associations se sont rassemblées pour manifester pour l’attribution des budgets que le gouvernement avait promis, ce rassemblement était prévu dans le cadre de la visite du ministre de l’éducation, Pap N’diaye, pour dialoguer mais ce dernier a annulé sa visite. Récemment, le manque de place au concours pour professeurs des écoles en enseignement bilingue régional est un réel problème soulevé de nombreuses fois par les associations bretonnes. Malgré les défis que représentent l’enseignement du breton, l’enseignement par immersion connu sous le nom de Diwan ne faiblit pas. Le réseau Diwan prévoit d’ouvrir de nouvelles écoles dans la région du Finistère. Le 10 et 11 avril 2023, toutes les écoles de ce réseau ont fait leurs portes ouvertes pour pouvoir promouvoir l’enseignement du breton par immersion. Nous pouvons quotidiennement lire des articles concernant le breton et l’envie de promouvoir cette langue régionale.